Qualité des récoltes et protection du blé : les réponses à vos questions
Les agriculteurs sont soumis à des normes très strictes sur le plan technologique et sanitaire. À la floraison, la protection du blé sert à prévenir la fusariose des épis et donc les mycotoxines dans le grain. Les leviers agronomiques, tout comme la protection du blé, font partie des enjeux majeurs permettant aux agriculteurs de livrer un blé de qualité tant sur le plan nutritionnel que sanitaire, tout en répondant à leurs exigences de rentabilité. Retrouverez toutes les réponses à vos questions dans ce webinar Culture Champs consacré à la qualité des récoltes et la protection du blé.
Dans cette édition de la série Culture Champs, nos experts discutent des enjeux de la protection en blé à partir du témoignage de Bastien Hennequez, agriculteur dans l'Eure, soumis à un cahier des charges Label Rouge. Son objectif : protéger avec efficacité ses grains contre les mycotoxines tout en ayant le plus faible impact environnemental possible.
Benoit Méléard (Responsable du Pôle Qualité Technologique et Sanitaire des Céréales chez Arvalis - Institut du végétal) et Clarisse Payet (Responsable Technique Fongicide Céréales et Colza chez Bayer) répondent à vos questions. Découvrez les types de mycotoxines, leurs enjeux toxicologiques mais aussi et surtout, quelles dispositions réglementaires et stratégies de protections spécifiques adopter au sein de vos cultures.
Comment distinguer au champ les symptômes liés à la présence de "Fusarium Microdochium spp." de ceux produits par "Fusarioum Roseum" ?
Réponse :
Il est difficile de distinguer visuellement au champ les champignons du genre Microdochium de ceux de Fusarium. Il existe toutefois quelques astuces qui permettent d’orienter le diagnostic.
Très souvent Fusarium graminearum affecte le rachis de l’épi et des tronçons d’épi de couleur rose orange sont observés. À l’inverse, lorsqu'on observe des épillets isolés touchés, il s’agit alors le plus souvent de Microdochium. Ce sont des éléments qui orientent le diagnostic mais ce n’est pas une règle systématique.
Enfin, seul Microdochium attaque les feuilles en laissant une tâche légèrement huileuse voire transparente à contre-jour. Ces tâches virent à la nécrose et se forment au niveau de la courbure des feuilles ou de la ligule.
Pour terminer, seul le diagnostic au laboratoire permet de délivrer le diagnostic le plus fiable.
Les fongicides anti-fusariose développent-ils une efficacité sur tous les types de fusariose ?
Réponse :
Non. La gamme Prosaro® se démarque des autres fongicides par une efficacité polyvalente à la fois sur le groupe Fusarium mais aussi Microdochium.
En effet, le prothioconazole contenu dans Prosaro® est à ce jour la matière active la plus efficace contre les fusarioses. Avec un positionnement début floraison, la gamme Prosaro® sera le partenaire d’un programme complet qui, à la suite d’une protection des feuilles en fin de cycle (septoriose et rouille brune) vise la protection de l’épi tout en assurant une maîtrise des mycotoxines.
La prévention est-elle plus complexe quand on est adepte des TCS, de semis direct en particulier ?
Réponse :
Les systèmes de culture en semis direct ou TCS nécessitent une attention particulière car ces techniques laissent à la surface du sol des résidus de culture susceptibles de contaminer la céréale en place. Un broyage des résidus de la parcelle, associé à un ou plusieurs déchaumages afin d’enfouir les pailles, permet de limiter le risque.
De plus, la diversification de l’assolement avec des pommes de terre, des betteraves, du colza permet d’allonger les rotations et de diminuer le risque de contamination.
Enfin, en TCS, choisir des variétés moins sensibles à la fusariose permet de limiter le risque.
Bayer développe-t-il des solutions de biocontrôle pour contrôler la fusariose ?
Réponse :
Chaque année, Bayer investit 50 millions d’euros en Recherche et Développement dédiée aux biocontrôles et biostimulants, soit plus que le chiffre d’affaires actuellement généré par les biocontrôles.
Bayer concentre ses efforts sur le développement de micro-organismes (champignons, bactéries...) et en 2018, a lancé une solution de biocontrôle sur le marché français appelée Rhapsody®.
Concernant la lutte contre les fusarioses, Bayer travaille sur un projet prometteur en terme d’efficacité.
Y a-t-il des différences de sensibilité entre blés bio et blés conventionnels (au niveau variétal) ?
Réponse :
Souvent les agriculteurs utilisent des variétés « rustiques » ou des mélanges variétaux qui, en conduite biologique, sont reconnus comme plutôt tolérants aux fusarioses.
Globalement le système en bio, c’est-à-dire la combinaison du choix variétal, la densité souvent inférieure, la pression maladie moindre... font que le risque n’est pas forcément plus élevé qu’en conventionnel. Ce n’est pas que la génétique, c’est le système.
Existe-t-il des études ou des données d’évolution de ces mycotoxines en France, du fait du changement climatique sur les dernières années ?
Réponse :
Ce sont des questions qui nous préoccupent depuis quelques années maintenant. Même si elles reposent pour l’instant sur des simulations... Aujourd’hui le travail fait assez récemment sur la fusariose laisse penser qu’en France le risque n’augmenterait pas nécessairement (fusariose sur blés).
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