WEBINAR. Comment préserver la qualité de l’eau en culture de maïs ?
A l’approche des semis de maïs de printemps, comment concilier, de façon durable, production et préservation de la qualité de l’eau ? S’agissant de la protection des cultures, un certains nombres de leviers permettent de réduire les transferts de produits phytosanitaires, via entre autre le ruissellement, vers le milieu aquatique.
[REPLAY WEBINAR] Comment préserver la qualité de l'eau en culture de maïs ?
Dans ce webinar Culture champs du 25 mars dernier, vous avez pu découvrir en compagnie de Pierre Lafargue, agriculteur dans les Landes (40), les risques et enjeux liés à l’utilisation de produits phytosanitaires, mais aussi l’ensemble des moyens mis en place sur son exploitation pour protéger l’environnement et la qualité des eaux.
Parmi les sujets abordés :
- Comprendre les enjeux et les risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires
- L’adaptation des pratiques culturales pour répondre aux enjeux environnementaux
- Les solutions mises en place sur les territoires pour préserver la qualité des eaux
Un moment d'échanges et de partages durant lesquels nos experts ont également pris le temps de répondre aux nombreuses questions des participants - dont vous pouvez retrouver la synthèse ci-dessous.
[REPLAY WEBINAR] - Nos réponses à vos questions
Quelles sont les dates de récolte, les espèces, les densités semées, et les dates de destruction des couverts ?
Réponse de Pierre : Cette année, on a récolté plus tardivement, du fait de la pluviométrie. Et les couverts ne sont pas beaux. Ce que j’ai appris ces 6 dernières années, c’est qu’il faut semer dès que possible, et récolter tôt, en octobre. Pour mes couverts végétaux, je sème du féverole et un complément à base de phacélie et de trèfle. L’objectif ensuite est de ne pas détruire trop tôt pour faire de la biomasse. La destruction mécanique des couverts se fait chez nous avec le rouleau Faca. Mais uniquement lorsque les fèveroles sont assez développées, à partir de de mi-mars.
Existe-t-il des cultures associées au maïs qui puissent permettre une meilleure protection de la qualité de l'eau.
Réponse de Pierre : Certains agriculteurs testent certaines pratiques et semblent avoir de bons résultats en semant sur les couverts.
Réponse de Bénédicte : Des couverts telles que les couverts de Trèfles et de Luzernes ont été testés. La vraie problématique est le bon timing pour implanter ces cultures et couverts pour éviter la concurrence entre ces deux derniers. Ces techniques ne sont pas encore assez développées mais sont étudiées.
Dans toutes les pratiques mises en place, qu’est-ce que cela implique au niveau économique et temps passé ?
Réponse de Pierre : Cela a un coût financier : mettre en place des couverts hivernaux, ce n’est pas neutre. Et cela demande aussi du temps. Mais il s’agit avant tout d’une philosophie, d’avoir envie d’une agriculture plus évolutive.
Réponse de Céline : Il s’agit en effet d’une philosophie qui, malgré l’investissement, permet à terme de s’y retrouver. Il faut se poser et réfléchir : à ce qui est le mieux, et ce qui est le plus durable.
Est-ce que le fait de ne pas affiner le lit de semence, cela ne limite pas le développement du maïs et l’efficacité des herbicides ?
Réponse de Bénédicte : Malgré ce que l’on peut croire, on peut voir dans les essais menés qu’il n’y a pas de problème de développement des cultures ou d’efficacité des herbicides. C’est plutôt les doses apportées et la qualité de la pulvérisation qui peuvent impacter leur efficacité.
Si vous aviez une pratique culturale à promouvoir, quelle serait-elle ?
Réponse de Céline : A l’échelle d’un territoire et de part tous les avantages environnementaux et techniques qu’elle procure, la pratique de la rotation serait selon moi celle à promouvoir. La rotation apporte une certaine résistance, une alternance des modes d’actions des produits, un maillage de différentes cultures et donc une limitation du ruissellement. D’un point de vue environnemental et biodiversité, la rotation permet d’apporter biomasses, matières organiques, refuges et alimentation pour la faune et la flore.
Réponse de Pierre : Étant éleveur, j’essaie d’associer l’amendement unique, l’apport de nos fumiers, avec la culture. Les parcelles deviennent beaucoup plus résistantes à la sècheresse avec cette pratique.
Réponse de Bénédicte : Sur une monoculture de maïs, je favoriserai les couverts. Bien que cela représente un coût, le couvert des sols en hiver a de nombreux atouts : cela limite l’érosion, permet un apport des matières organiques lors des destructions, et cela fait des refuges pendant l’hiver.
Quel est l’avenir de l’irrigation ?
Réponse de Pierre : La ressource en eau est vraiment le problème du moment, et en particulier dans les Landes. Selon les types de sols, les nouvelles règlementations qui limitent l’irrigation des cultures peuvent être problématiques. Il faudrait avoir la possibilité de retenir les eaux de pluie en hiver afin de les réutiliser sur les exploitations. Si les irrigations ne devenaient plus possibles ici dans Les Landes, l’avenir de l’agriculture serait alors en difficulté.
Réponse de Céline : En complément, certaines pratiques comme le cloisonnement dans l’inter-rang permettent de retenir l’eau sur les parcelles afin qu’elle soit plus mobilisable par les plantes. Ceci ne répond pas aux enjeux d’irrigation mais peut-être un bon complément.