Choix variétal et pratiques culturales contre la cercosporiose de la betterave

Plusieurs pratiques culturales évitent la conservation de l’inoculum de la cercosporiose de la betterave à la parcelle et sa propagation pendant l’été. La tolérance variétale est la première d’entre elles en cas de forte présence.

Des situations agronomiques augmentent le risque de contamination de la betterave par la cercosporiose. Elles incluent des facteurs liés à l’historique des parcelles et la présence de plantes qui sont de potentiels hôtes. Les pratiques culturales ont également une influence sur la propagation de la maladie à l’échelle de la rotation et durant le développement de la betterave.

Les pratiques culturales à risques :

  • Proximité avec des surfaces précédemment contaminées dont les cordons de terrage
  • Parcelle précédemment infectée par la cercosporiose
  • Sensibilité variétale
  • Rotation courte, semis précoce, fertilisation azotée non adaptée au besoin de la plante
  • Présence de plantes hôte : betterave sauvage, amarante, arroche, chénopode, liseron, pissenlit, renouées liserons, trèfles

Les leviers agronomiques à privilégier pour la gestion de la cercosporiose :

 

  • Variétés tolérantes à la cercosporiose de la betterave

Les variétés tolérantes à la cercosporiose ralentissent la progression de la maladie et sont particulièrement recommandées dans les parcelles où elle a été historiquement présente. Elles constituent une option intéressante pour les récoltes après le 15 octobre, permettant ainsi de limiter les pertes de feuilles en fin de cycle.

  • Gestion de l’inoculum

L’inoculum de cercosporiose peut survivre jusqu'à trois ans sur la parcelle. Ainsi, l’allongement de la rotation, permet d’assurer l’inactivité du mycélium pour la culture suivante. L’enfouissement profond des résidus de betteraves (feuilles, collets et cordons de déterrage) réduit aussi l’inoculum. Autre précaution à prendre : la destruction des repousses. Par ailleurs, pour un blé ou une orge de betterave, le labour est même préférable si la parcelle a été atteinte.

  • Pilotage de l’irrigation

L'irrigation avec rampes ou pivots peut favoriser la contamination et le développement du champignon. Toutefois, si elle a lieu uniquement en journée, l'évaporation rapide de l'eau réduit ce risque. De plus, l’irrigation est à déclencher avant d'appliquer un fongicide de contact afin d'éviter le lessivage des produits.

  • Surveillance de la maladie

Dans les situations à risque, agir tôt est l’une des clés de réussite du programme fongicide contre la cercosporiose. C'est d'autant plus vrai lorsque les conditions météorologiques (températures comprises entre 23 et 30 °C et hygrométrie supérieure à 80 %) favorisent l'intensification des sporulations. L’outil « Alerte maladies » de l’Institut technique de la betterave (ITB) et l’OAD Cristal Cerc’OAD de Cristal Union permettent de suivre l’intensité de la pression des maladies et d’adapter les traitements en conséquence.

  • Protection fongicide

Le bon positionnement des traitements fongicides est crucial pour obtenir une efficacité optimale. L’intervention en T1 s’effectue avant l’apparition des premiers symptômes avec Propulse®/Yearling® dans les situations à risque ou dès les premiers signes de la maladie. Elle est également à programmer dès que les seuils de risque sont atteints. Propulse®/Yealing® peut aussi s’appliquer en T2, ou en T1 puis en T3 avec cuivre. Par ailleurs, le produit de biocontrôle Rhapsody® a une efficacité préventive en T1 ou T2 en cas de risque faible à modéré.

Pour éviter l'apparition de résistances, il est essentiel d'élaborer un programme alternant les modes d’action fongicides. En complément, les traitements doivent respecter la dose efficace homologuée pour ne pas sélectionner des souches de cercosporiose résistantes. Les fongicides comme Propulse®/Yearling® ciblant la cercosporiose permettent de protéger la betterave contre d’autres maladies foliaires comme la rouille, l’oïdium ou la ramulariose.