Cicadelles : vectrices du virus des pieds chétifs
Bon nombre d’espèces de cicadelles sévissent sur céréales et provoquent des dégâts en raison de leurs piqûres alimentaires. Mais la cicadelle des céréales, Psammotettix alienus, est encore plus nuisible : elle est vectrice du virus WDV (Wheat Dwarf Virus), responsable des « pieds chétifs » et de pertes potentielles de rendement supérieures à 20 q/ha.
Initialement observé dans la région du Berry, la cicadelle gagne depuis plusieurs années une zone géographique de plus en plus importante. Elle peut être présente sur quasiment tout le territoire avec une zone de prédilection qui s’étend de la Touraine à la Lorraine.
Très mobiles et de petite taille, les cicadelles sont difficiles à observer. Ces insectes ne s’établissent pas dans la culture mais l’occupent seulement à certains moments de la journée. Vous pouvez cependant les remarquer dans les champs, lorsqu’elles se déplacent par sauts et par vols.
Psammotettix alienus, sous la forme adulte, mesure entre 3,5 et 4,5 mm et est de couleur jaunâtre à brun clair, avec des bandes noirâtres en triangle, régulièrement disposées sur les ailes. Les yeux sont gros et rougeâtres, les antennes courtes et les ailes sont repliées en forme de toit au repos.
La larve mesure quant à elle de 3,5 à 4 mm et est de couleur vert brunâtre.
Elle présente la même apparence que l’adulte, avec des ailes qui se développent au fur et à mesure des mues.
Cycle
Les cicadelles se multiplient par reproduction sexuée et présentent deux à trois générations par an.
En mai, les premières larves sortent des œufs qui ont hiverné dans l’épaisseur d’une feuille, et donnent la première génération. Les générations vont alors se succéder jusqu’à octobre-novembre sur tout type de graminées.
Les cicadelles, beaucoup plus sensibles au froid que les pucerons, meurent dès les premières gelées.
Un virus peut en cacher d'autres
L’état actuel des connaissances définit au moins 3 souches virales impliquées dans la maladie despieds chétifs (dont en France, les souches WDV et WDV-bar).
Chaque espèce/souche virale possède des caractéristiquesparticulières (pouvoir pathogène, gamme d’hôtes et transmissibilité) devant être prises en compte pour lutter efficacement contre ces maladies.
Pour en savoir plus, visionnez l'interview d'Emmanuel Jacquot, directeur recherche "Epidémiologie Végétal et Vection" à l'INRA.
Facteurs de risques et cartographie
Les synthèses des enquêtes en partenariat avec les instituts et la distribution confirment les facteurs suivants comme favorables au risque pied chétif :
- Semis précoces
- Conditions climatiques clémentes à l’automne
- Hiver doux
- Faible densité de semis
- Réservoirs à virus à proximité des parcelles (repousses de céréales, jachères, maïs…)
Depuis 2000, Bayer réalise des analyses pour détecter le virus des pieds chétifs (WDV) pour estimer la présence de cicadelles. Ces prélèvements sont réalisés sur des parcelles de céréales n’ayant reçu aucune protection insecticide à l’automne (traitement de semences à base d’imidaclopride ou pyrèthre en végétation).
On peut observer une extension importante de la zone où du pied chétif est régulièrement détecté, ce qui confirme l’extension géographique de son vecteur, la cicadelle. Le "berceau" historique en Touraine a désormais l'allure d'un croissant de la Touraine à la Lorraine.
Pouvoir de contamination
Les cicadelles sont des insectes très mobiles difficiles à observer.
Elles ne s'établissent pas dans la culture mais l'occupent à certains moments de la journée.
Pour en savoir plus, visionnez ces témoignages d'agriculteurs sur l'évolution des ravageurs des céréales à l'automne.
Symptômes et dégâts
Les cicadelles se nourrissent de la sève du végétal : elles sont dès lors nuisibles de par leurs piqûres. Mais c’est surtout en raison de leur capacité à transmettre le virus WDV, responsable de la maladie des pieds chétifs, qu’il est nécessaire de les combattre, aussi bien sur blé tendre que sur orge.
Les symptômes peuvent être observés principalement à partir de la reprise de végétation, au printemps. Ils sont caractérisés par la disparition de quelques pieds consécutifs sur la ligne de semis et par des plantes comportant des feuilles rouges ou jaunes, avec ou sans épi.
Plus les attaques sont précoces, plus elles sont préjudiciables. Les chutes de rendement peuvent dépasser les 20 q/ha.
Des conditions sèches et chaudes à l’automne, suivies d’un printemps clément favorisent la pullulation de ces insectes et l’augmentation des dégâts.
Les dégâts touchent aussi bien le blé que l'orge.
Les solutions Bayer
Cicadelles vectrices du virus WDV - maladies des pieds chétifs
Blé tendre d'hiver : Cicadelles - 18 essais / 4 années 2010 à 2013 (Analyse virologique : 9% plantes avec WDV)