Excoriose, biologie, symptômes et dégâts
L’excoriose, provoquée par le champignon Phomopsis viticola, est une maladie présente dans tous les vignobles. Les régions les plus touchées sont celles où les printemps sont particulièrement pluvieux au moment du débourrement.
L’excoriose, provoquée par le champignon phomopsis viticola, est une maladie présente dans tous les vignobles. Les régions les plus touchées sont celles où les printemps sont particulièrement pluvieux, au moment du débourrement.
Description
Sur les rameaux
Sur les rameaux atteints, dès le début du printemps, on observe des petites taches corticales, arrondies ou linéaires, dont la couleur presque noire contraste avec le vert tendre des très jeunes pousses.
Dès le début de l’été, ces lésions discrètes évoluent pour donner trois types de nécroses sur les premiers entre-nœuds:
- des nécroses brunâtres étirées en fuseau et plus ou moins confluentes
- des croûtes noires superficielles et bien individualisées
- des lésions étendues dont l’aspect rappelle une tablette de chocolat.
La plupart du temps, ces symptômes s’accompagnent de fendillements et craquelures de l’écorce. En automne et sur certains cépages, on observe un blanchiment cortical du sarment à partir de la base, par plages uniformes. Les nécroses et les zones blanchies des sarments portent de nombreux petits points noirs : les pycnides, organes de fructification et de conservation du champignon.
Les conséquences en pratique :
- Les rameaux atteints deviennent fragiles et cassants, en particulier sous l’action du vent ou au passage des appareils, mais aussi au moment du palissage voire sous le poids des grappes.
- Les yeux de la base des sarments atteints ne partiront pas en végétation l’année suivante ou donneront de jeunes sarments, infectés, et dont la pousse ne se fera pas correctement.
Sur les feuilles
Sur feuilles, les infections sont peu fréquentes. Elles apparaissent sous la forme de taches circulaires, jaunes à la périphérie et noires au centre, sur la base du limbe et sur les nervures.
Les feuilles fortement atteintes semblent avoir été criblées de plomb, elles se dessèchent, le limbe tombe, mais le pétiole reste généralement fixé au sarment.
Sur les baies
Les baies, peuvent également être atteintes : elles prennent alors une teinte bleue-violacée après la véraison. L’épiderme se couvre de points plus foncés disposés en cercles concentriques : les pycnides (organes de fructification et de conservation du champignon).
Les conséquences en pratique :
- Les attaques avant la floraison peuvent provoquer de la coulure.
- Une éventuelle contamination de la rafle peut également entraîner le flétrissement des grains.
Biologie
Phomopsis viticola hiverne sous forme de pycnides dans l’écorce ou de mycélium dans les bourgeons de la base des sarments. Dès le débourrement, lorsque l’humidité est suffisante (95% environ), les pycnides émergent de l’épiderme, libèrent les spores et les projettent qui vers les jeunes pampres sous l’action de la pluie.
Les premières émissions de spores, à la faveur des pluies, peuvent être observées dès le début février et se poursuivent, plus ou moins intensément, jusqu’en juin. Elles sont particulièrement abondantes en avril. La germination des spores ne s’effectue que si la température est supérieure à 8 °C et si la durée d’humectation est suffisamment importante (environ 14 heures).
Lorsque la conservation se fait aussi sous forme de mycélium dans les bourgeons, celui-ci peut détruire ces mêmes bourgeons avant le débourrement. Les symptômes apparaissent 21 à 30 jours après l’infection.
En été, l’activité du champignon diminue, bien que des infections soient possibles durant toute la période de végétation.
Conditions favorables
L’importance des dégâts est directement liée aux conditions climatiques de début de saison (pluies printanières). Les vignes vigoureuses, mais aussi les bois de taille laissés près des souches sont autant de facteurs favorisant l’installation et le développement de la maladie. La période la plus sensible se situe du débourrement au stade 2/3 feuilles étalées.
Certains cépages sont plus sensibles que d’autres à l’excoriose. Les principaux cépages figurant parmi les plus sensibles étant : Alicante Bouchet, Grenache, Clairette, Syrah.
Nuisibilité
En plus de la perte de récolte qui peut aller jusqu’à 15% suivant le nombre de sarments cassés, l’excoriose engendre des difficultés de taille supplémentaires l’année suivante ainsi qu’un affaiblissement des souches qui peut parfois entraîner la mort du cep dans les cas extrêmes.