Faire des choix agronomiques adaptés avant les semis pour prévenir la fusariose
Lutter contre la fusariose ne signifie pas uniquement appliquer le bon produit au bon moment, c’est une démarche qui se raisonne avant l’implantation de la céréale et tout au long de l’itinéraire cultural. Elle met en scène différentes stratégies agronomiques, toutes complémentaires. Deux points sont alors essentiels à prendre en compte : la gestion des résidus et le choix variétal.
Le choix variétal
Toutes les variétés de blé ne présentent pas la même sensibilité ou la même réceptivité aux champignons responsables de la fusariose. Il existe des mécanismes de résistance « morphologiques» :
- Morphologie de la plante : les plantes hautes et dont le col d’épi est allongé sont moins touchées (stratégie d’évitement).
- Morphologie florale : les plantes qui ont une bonne extrusions d’anthères sont en général plus tolérantes.
Le précédent cultural
Le risque est plus important lorsque le précédent du blé est une culture hôte des champignons responsables de la fusariose. Les précédents à risque sont principalement le maïs et les céréales à paille.
Influence du précédent cultural sur la qualité de DON (ppb)
Le travail du sol
Le travail du sol agit sur la quantité de résidus présents en surface. La profondeur de l’enfouissement des résidus de cultures diminue proportionnellement le risque.
Influence du travail du sol sur la quantité de DON (ppb)
La date de semis
La date de semis joue sur l’exposition des épis pendant la phase de développement de la fusariose. Un semis précoce accentue le risque, si la date de formation des épis coïncide avec la période humide de libération des spores.
Une ouverture plus tardive des fleurs réduirait ce risque. Il ne faut pas non plus compromettre le bon remplissage des grains. Le juste milieu est à trouver.
La densité de semis
Des adventices couvrant le sol freinent l’effet splashing et empêchent la montée des spores jusqu’aux épis.
De fortes attaques de pied et d’épis de blés ont été observées avec des densités de plants supérieures à 350 pieds/m2. L’humidité augmenterait au niveau de la parcelle et stimulerait d’autant plus la maturation et l’expulsion des spores.
En cours de végétation, le désherbage est à surveiller car les graminées adventices peuvent être des relais pour les pathogènes.
Combiner méthodes agronomiques et lutte chimique
Nathalie Adam, ingénieure technique Bayer, nous explique comment gérer efficacement la fusariose, en menant « une lutte combinatoire avec, d’un côté, les méthodes agronomiques, de l’autre côté la lutte chimique ».