Importance de la protection fongicide pour sa semence de céréale

La protection de semences fongicide constitue la méthode de choix pour faire barrière aux champignons qui se conservent au sein même de la graine, sur les résidus de culture ou dans le sol. Elle préserve la levée, le potentiel de la céréale et évite la propagation sur le territoire de maladies comme la carie commune du blé.

Pour lutter contre les maladies responsables de pertes de pieds à la levée, quelques mesures agronomiques sont conseillées :

  • l'enfouissement des résidus de culture sur lesquels certains champignons se conservent,
  • la maîtrise des graminées adventices,
  • les semis peu profonds …

Mais pour faire barrière aux champignons, l’utilisation de semences saines, bien triées et traitées avec un fongicide reste la meilleure garantie.

Maladies des céréales véhiculées par la semence

Protéger la semence contre les maladies pour installer le potentiel de sa culture dans les meilleures conditions.

Lorsque les semences sont contaminées, les dégâts peuvent s’exprimer dès la levée en affectant la faculté germinative (fontes de semis, perte de pieds à la levée) ou l’énergie germinative (levée lente et hétérogène). Les dégâts, qui ne sont pas toujours très visuels, peuvent également venir uniquement en fin de cycle en affectant les épis (carie, charbons...). Selon les conditions de l’année, les historiques culturaux, la qualité des lots de semences varie et l’une ou l’autre de ces maladies peut s’exprimer de manière préférentielle.
Ainsi, les conditions fraîches et humides à la floraison sont favorables à la contamination des futures semences par le champignon Microdochium spp. tandis que celles plus chaudes favorisent le genre Fusarium.
D’autres maladies, qui se faisaient plutôt discrètes, signalent aussi leur retour comme la carie ou l’ergot.
Ces maladies ont des conséquences économiques importantes et peuvent entraîner des pertes de rendement de plusieurs quintaux et/ou déprécier la qualité de la récolte.

Les différentes maladies, qui ne sont pas toujours très visuelles, altèrent la faculté germinative (perte de pieds à la levée) ou l'énergie germinative (levée lente et hétérogène). Elles ont des conséquences économiques importantes et peuvent entraîner des pertes de rendement de plusieurs quintaux et/ou déprécier la qualité de la récolte.

Des dégâts à la levée

Deux maladies sont principalement responsables des pertes de pieds à la levée :

  • Septoria nodorum (rare)
    Maladie transmise uniquement par la semence et qui semble avoir une prédilection pour les zones froides. Le champignon peut survivre plusieurs mois sur les résidus de récolte laissés sur le sol A la levée la maladie se manifeste par des taches sur le coléoptile, enroulement de la plantule dans le sol et pertes de pieds.
fonte de semis à septoriose
  • Les Fusarioses (commun)
    On distingue 2 types de fusarioses : Fusarium roseum (ensemble d’espèces) et Microdochium nivale.
    Symptômes caractéristiques : manque à la levée, fonte des semis, lésion au niveau du coléoptile, racines peu ou pas développées, déformation du germe, dessèchement brutal des jeunes plantes.
  • Les caries
    En France la présence de carie tend à se développer. Elle peut être transmise par le sol ou par la semence et se caractérise par un très fort pouvoir de pollution.

    Depuis 2007, mise en place d’une norme ’zéro spore’ pour toute production de semences certifiées.

    Symptômes : odeur de poisson pourri et couleur brunâtre au niveau de la brosse du grain

Des dégâts sur épis

Deux groupes de maladies, les charbons et les caries, ainsi que l'ergot n'exprimeront de symptôme particulièrement reconnaissable qu'en fin de cycle végétatif.

  • Les charbons
    Cette maladie est transmise uniquement par la semence, de ce fait une production de semence de base saine est la garantie d’une production indemne de charbon.

    Symptômes : Destruction des organes floraux, ne reste plus que le rachis supportant une masse pulvérulente noire.

    Une plante contaminée par le charbon ne se distingue en rien d’une plante saine, ce n’est que l’année suivante à l’épiaison, que les symptômes apparaissent.

Prophylaxie

Outre la protection phytosanitaire, des mesures agronomiques permettent de réduire les risques.

Fusarioses :
Afin de réduire les risques liés à la fonte des semis due à la fusariose, quelques pratiques agronomiques sont recommandées, par exemple la rotation, en l’allongeant et en évitant les successions maïs/blé dur. Autre levier, tout mettre en jeu pour que la levée et le développement des plantes soient rapides, et pour que les populations de graminées adventices restent faibles. Mais avant tout, pensez à réaliser un bon labour pour enfouir profondément les résidus de récolte de céréales sur lesquels se conservent les champignons pathogènes, et utilisez des semences saines bien triées, non porteuses de la maladie.

Septorioses :
Toutes les conditions favorables à une levée rapide et homogène de la céréale diminuent les risques d’attaques de septoriose, responsable de la fonte des semis. Le champignon se conservant sur les résidus de culture, mieux vaut par ailleurs, dès la récolte, enfouir les résidus et favoriser leur décomposition. Pour éviter la fonte des semis due à une graine contaminée, utilisez une semence saine. Des semis tardifs limitent le temps d’exposition à une primo infection, et l’emploi de variétés moins sensibles contribue à minimiser les risques d’infection.

Carie :
Pour éviter la propagation de la maladie et la pollution de parcelles saines, mieux vaut de ce fait récolter les parcelles cariées en dernier, nettoyer le matériel après la récolte, incinérer les récoltes contaminées et détruire les pieds touchés. Un labour profond, suivi d’un travail superficiel les années suivantes, permettent par ailleurs de limiter les contaminations. Le semis ne devra pas se faire trop profond, à une date peu précoce afin que la plante atteigne au plus vite le stade 2 feuilles.

Ergot :
Utiliser des semences saines, réaliser un labour profond pour enterrer les sclérotes (organe de contamination), faucher précocement avant floraison des graminées en bordure de champs

Charbon nu :
Afin de réduire les risques de charbon nu, mieux vaut pratiquer des semis tardifs en automne ou précoces au printemps, pour décaler le stade de floraison. Mais cette maladie étant transmise par la semence, seule l’utilisation de graines saines et traitées garantit une production indemne.