La carie du blé : une maladie de la semence en recrudescence

La carie commune du blé est due en France à 2 principales espèces de champignons : Tilletia caries et Tilletia foetida. Jusqu’aux années 50, la maladie était fréquente puis le développement de solutions chimiques efficaces l’a marginalisée. Néanmoins, toujours présente sur le territoire, la carie fait son retour dès que l’on relâche les précautions et la protection, notamment en agriculture biologique.

Biologie

Au battage, les épis cariés libèrent les spores en grand nombre. Il y a alors contamination des autres grains et du sol, voire des parcelles voisines lorsqu’elles sont dispersées par le vent.

Tout matériel ayant été en contact avec des grains cariés (sacs, cellules de stockage…) participe à la dissémination des spores. La carie possède un redoutable pouvoir de pollution assorti d’une durée de conservation importante de plus de 5 ans dans le sol.

Dégâts

Les spores de carie germent et pénètrent dans le coléoptile du blé avant la levée. Au-delà de 2 feuilles, le blé n’est plus sensible. Les plantes cariées sont plus courtes avec des épis et un tallage moindre.

  • Au stade floraison : une coloration bleutée des épis touchés permet de les repérer. 
  • Au stade laiteux pâteux : si l’on écrase les grains, il s’en dégage une odeur de poisson pourri. 
  • À maturité : les épis sont ébouriffés et les grains détruits.

Extension du risque et méthode de lutte

En 2006, une norme sanitaire a été mise en place pour les semences certifiées avec pour objectif : zéro carie dans les lots de semences de blé commercialisés. Si la diversification des rotations apparaît comme un bon moyen de lutte (blé tendre et blé dur sont sensibles mais pas l’orge ou le triticale), la persistance des spores dans le sol et le potentiel de nuisibilité de la carie rend quasi obligatoire l’utilisation d’une protection de semences efficace car il n’existe pas de solution de rattrapage.