Les pucerons du pois : pullulent dès mai
Puceron noir de la fève et puceron vert du pois.
Généralités
Le puceron vert du pois, Acyrthosiphon pisum, et le puceron noir de la fève, Aphis fabae, sont les principaux ravageurs du pois. Ils provoquent un dépérissement de la plante et sont vecteurs de nombreux virus.
Description
Les deux pucerons diffèrent par leur taille et leur couleur. Le puceron de la fève est le plus petit, avec une taille comprise entre 1,6 à 2,6 mm, et présente une couleur noir anthracite ou vert olive foncé, avec des taches cireuses blanches. Le puceron du pois mesure 2,5 à 3 mm avec un corps de couleur vert ou rose et des yeux rouges. Autre différence notoire : les antennes du puceron de la fève sont bien plus courtes que le corps, alors qu’elles sont plus longues dans le cas du puceron du pois.
Nuisibilité
Les pucerons forment des colonies à l’extrémité des tiges, à la base des fleurs, sur les gousses et le dessous des feuilles. La toxicité de leur salive, injectée dans la plante lors du prélèvement de sève par l’insecte, altère la croissance de la plante : feuilles enroulées et jaunies, fleurs avortés, gousses déformées.
Le miellat de ces pucerons favorise aussi le développement de champignon comme la fumagine, mycelium noir collant, qui se dépose sur les feuilles et asphyxie la plante.
Le puceron vert du pois est quant à lui vecteur de nombreuses viroses, dont la jaunisse apicale du pois (PTYV), la mosaïque commune du pois (PCMV), la mosaïque énation (PEMV), le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV) et le Clover Yellow Vein Virus (CYVV).
Les colonies s’accroissent avec un climat chaud et sec. En revanche, les températures supérieures à 30 °C provoquent des mortalités importantes au sein des populations de pucerons.
Biologie, cycle
Le puceron vert du pois est spécifique à la famille des Fabaceae, sauvages ou cultivées, c’est-à-dire qu’il réalise intégralement son cycle sur des légumineuses. A l’inverse, le puceron noir de la fève se développe d’abord sur l’écorce d’un arbre (Fusain d'Europe, Boule de neige ou Seringat) pour ensuite coloniser plus de 200 plantes dont le pois, la carotte, la pomme de terre, la betterave...
A l’automne, les œufs d’hiver sont déposés. Les éclosions diffèrent très peu en fonction des espèces : en février pour le puceron vert et en mars pour le puceron noir. La femelle sortant donne alors naissance à de nombreux pucerons ailés par parthénogénèse, c’est-à-dire sans fécondation. A partir de mai, les adultes migrent vers le pois et déposent des larves sans ailes sur la face inférieure des feuilles ou à l'extrémité des tiges. Là, les colonies voient leur nombre augmenter rapidement : la pullulation est intense ! Lorsque l’automne approche, les populations diminuent et les individus ailés regagnent l'hôte primaire pour féconder et engendrer les œufs d’hiver.