Lutter contre les transferts par ruissellement : une boîte à outils fournie
Le ruissellement sur les surfaces agricoles a de multiples effets, dont le transfert de molécules herbicides. Le point sur les différents moyens de prévenir ce phénomène et d’en limiter les impacts.
Érosions, pertes de terres, inondations ou coulées de boue… Et transferts de produits phytosanitaires. Les conséquences du ruissellement sur les parcelles agricoles sont multiples. « Toutes les régions françaises sont concernées », avertit Jean-François Ouvry, directeur de l‘Association de recherche sur le ruissellement, l’érosion et l’aménagement des sols.
Une thématique logiquement abordée lors de l’édition 2017 d’Herb’innov, les herbicides étant les principales molécules retrouvées dans les volumes d’eau dont il est question (70%).
« Chaque cas de ruissellement a ses propres causes. L’expert incite les agriculteurs au diagnostic individualisé pour mettre en place une stratégie adaptée et optimisée contre ce phénomène. »
Prévenir le ruissellement…
En la matière, la boîte à outils comporte deux compartiments.
Le premier rassemble toutes les mesures permettant de faciliter l’infiltration sur chaque m² de terre. En Normandie, région particulièrement concernée, on estime qu’un à 5 mm d’eau supplémentaires absorbés dans le sol suffiraient à réduire le ruissellement de 90%. Couverture des sols en hiver, création de flaques artificielles et maîtrisées entre les rangs de pomme de terre, déchaumage, usage de houe rotative sur céréales…
« Ces solutions à raisonner à la parcelle relèvent de l’agriculteur et sont préventives. »
… Et limiter ses effets quand il est inévitable
Dans certains cas, l’anticipation ne suffit pas.
Le second compartiment de la boîte à outils prend alors tout son sens. L’objectif est de limiter les dégâts du ruissellement, en le canalisant et facilitant la ré-infiltration de l’eau. Haies, fossés, talus, surfaces enherbées… constituent des zones tampons efficaces. La réflexion autour de ces aménagements peut davantage être envisagée à l’échelle territoriale.
En conclusion, Jean-François Ouvry évoque ce point commun entre la lutte contre les adventices et celle contre le ruissellement : elles ne sont pas généralisables.
« Chaque cas étant particulier, la cause des ruissellement doit être précisément établie pour agir. »