Mieux éliminer le ray-grass grâce au maïs
L’introduction d’une culture de printemps au sein de la rotation participe à l’affaiblissement du stock de semences de ray-grass et de vulpins. C’est aussi un moyen d’éviter les résistances aux herbicides car ces cultures apportent « leurs » matières actives. Le point sur ce levier agronomique mis en place début avril sur la plateforme de Varaize en Charente-Maritime.
Dans le cadre d’une stratégie « 100% d’efficacité en désherbage », l’introduction d’une culture de printemps est un des leviers expérimentés pour diminuer le stock de semences sur une parcelle déjà bien infestée par le ray-grass. Le 8 avril, un semis de maïs a été réalisé sur une parcelle de la plateforme Herbinnov de Varaize, localisée en Charente-Maritime.
« L’agriculteur cultive le maïs en irrigué, lequel offre une meilleure rentabilité mais nous avons également semé du tournesol »
Le bon compromis en désherbage
Avec le maïs, ce que recherchent les ingénieurs techniques, c’est à la fois de pouvoir jouer sur l’alternance des solutions herbicides pour contrôler les graminées, mais aussi casser le cycle biologique de celles inféodées aux cultures d’hiver.
«On observe encore au printemps des levées de vulpins ou ray-grass, même si ce sont surtout les graminées de type panic, sétaire et digitaire qui sont ciblées», poursuit l’animateur.
Du côté des dicotylédones, la parcelle possède déjà un historique avec le chénopode, la renouée, la morelle et la mercuriale. « Je conseille toujours aux agriculteurs de faire un bilan au moment de la récolte sur les espèces qui restent, afin de les cibler en priorité lors des cultures suivantes», recommande-t-il.
L’importance d’alterner les familles chimiques herbicides au printemps
Pour le maïs, différents programmes alternant les modes d’actions (F2,B,K3,F1,K1) sont travaillés sur cette plateforme.
La base du désherbage en post-semis prélevée s’effectuera avec Adengo® Xtra ( F2+ B) + chloroacetamide (K1). Un rattrapage sera ensuite programmé avec une autre famille chimique. « L’alternance des modes d’actions est fondamentale, car tôt ou tard, quel que soit le désherbant utilisé, des individus naturellement résistants apparaitront dans les parcelles », indique Éric Boulétreaux.
Au moment du semis, début avril, le sol était bien préparé et propre. Cette bande de 1872 m² de maïs succède à un blé. Un couvert de Cipan composé de phacélie, tréfle et vesce a été installé début septembre. Il a ensuite été détruit par désherbage mécanique puis par un travail superficiel qui a eu lieu en sortie d’hiver.
Les premiers résultats sur l’efficacité des programmes de désherbage maïs seront visibles lors des visites d’essais programmées en mai avec la distribution agricole et les agriculteurs. « Notre objectif est avant tout de transmettre nos acquis et d’échanger avec les agriculteurs et leurs conseillers autour de leur problématique de désherbage lié à la résistance », complète Éric Boulétreaux, animateur commercial.