Rouille Asperge, un destructeur de réserves

En entraînant l'assèchement du feuillage de l'asperge, la rouille réduit le stock de réserves pour la récolte suivante.

Généralités

La rouille de l'asperge, Puccinia asparagi, est un champignon pathogène de toutes les espèces d’asperges, cultivées ou sauvages, ainsi que de l'oignon, de l’échalote et de la ciboulette. En détruisant le feuillage, la rouille empêche la bonne constitution des réserves dans la griffe.

Symptômes

Dès le printemps, la rouille de l'asperge apparaît sur les tiges sous forme de lésions de couleur vert clair. Ces taches sont plutôt ovales et légèrement en relief. Elles se transforment ensuite en pustules pulvérulentes orangées. Pendant l'été, ces pustules noircissent et recouvrent tous les organes de l'asperge. Dans les situations de forte pression, la maladie s’étend aux feuilles. Elles se dessèchent complètement et tombent.

Nuisibilité

Du fait de l’assèchement qui peut être total du feuillage de l'asperge, la rouille ralentit voire bloque la photosynthèse, et en conséquence la formation des sucres et la croissance de la culture. Deux conséquences sont alors très préjudiciables : la baisse importante de la production pour la récolte en cours, et la diminution du stock de réserves pour la récolte suivante. Si les attaques de rouille se succèdent sur plusieurs années, les griffes de l'asperge perdent fortement en vigueur. Les attaques d'aspergeraies par la rouille les plus redoutables sont celles qui surviennent précocement la deuxième année.

Biologie, cycle

Le cycle de développement de Puccinia asparagi comprend plusieurs stades et tous se déroulent sur l'asperge.

Pendant l'hiver, les téliospores survivent sur les débris de culture, puis germent au printemps, laissant apparaitre de petites basidiospores. Ces dernières sont à l’origine de l'infection en étant transportées par le vent sur les turions.

D'avril à juillet, de petites lésions (écidies) naissent à la base des tiges infectées. Ces écidies expulsent des écidiospores qui, lorsque le feuillage est humide, contaminent à nouveau les parties aériennes de l’asperge.

Environ quatorze jours plus tard, de petites boursouflures de couleur brune apparaissent sur les tiges et les feuilles. Ce sont des lésions urédiennes qui s'ouvrent à leur tour et laissent échapper des urédospores de couleur rouille. Ce sont ces dernières spores qui contaminent à nouveau l'asperge pendant l'été et à l'automne, avant de se transformer en télidiospores, lesquelles vont hiver.

Les nuits fraîches accompagnées de rosées, de brume ou de légères précipitations, suivies de températures chaudes rassemblent les conditions idéales pour favoriser les épidémies de rouille de l'asperge.