Zabre : un nuisible nocturne

Le zabre des céréales, Zabrus tenebrioides, qui était dans le passé essentiellement observé sur la façade maritime Ouest et dans les zones de polyculture-élevage, se développe désormais dans d'autres régions de zones d'élevage avec notamment la pratique du non-labour et la mise en place des bandes enherbées. Ce ravageur, qui peut provoquer d'importants dégâts sur céréales à paille, se cache dans le sol et présente une activité nocturne.

Généralités

Le zabre des céréales, Zabrus tenebrioides, qui était dans le passé essentiellement observé sur la façade maritime Ouest et dans les zones de polyculture-élevage, se développe désormais dans d’autres régions des zones d’élevage. Cette extension est notamment à relier avec la pratique du non-labour et la mise en place des bandes enherbées. Ce ravageur, qui peut provoquer d’importants dégâts sur céréales à paille, se cache dans le sol et présente une activité nocturne.

Description

  • Nom commun : Zabre des céréales (ou zabre ténébreux)
  • Nom latin : Zabrus tenebrioides
  • Larve : dessus de la tête et du prothorax de couleur noirâtre. Chaque segment abdominal est blanchâtre avec une plaque brune. Au terme de son développement, la larve atteint 35 mm.
  • Adulte : trapu et bossu (quinzaine de mm) de couleur brun / noir
  • 1 génération par an

Une larve blanche avec une tête brune

L’adulte du zabre des céréales est un coléoptère qui mesure environ 15 mm. Il est noir mat sur le dessus du corps et brun clair sur le ventre. Sa tête est assez grosse et son thorax bombé lui donne le nom de « zabre bossu ». Il est assez actif et vole à peu de distance du sol. Mais si vous voulez l’observer de jour, cherchez sous les mottes de terre où il se dissimule. Pour le voir voler, il faut attendre la tombée de la nuit.

La larve, qui mesure entre 30 et 35 mm à son dernier stade, est blanche, avec une tête et un prothorax brun foncé. Vous pouvez observer les terriers qu’elle creuse dans le sol pour s’y réfugier durant la journée : de petits trous étroits et profonds de 10 à 30 cm, entourés de terre rejetée.

Les œufs, quant à eux, sont déposés dans le sol, à quelques centimètres de profondeur.

Nuisibilité

Le zabre, habituellement observé sur la façade maritime Ouest et dans les zones de polyculture-élevage, se développe désormais en Midi-Pyrénées, Aquitaine, Limagne, Bourgogne… en raison notamment de la pratique du non-labour et de la mise en place des bandes enherbées. Les dégâts sont plus importants lorsque les céréales sont jeunes ou en arrêt végétatif (automne et printemps) avec une disparition totale des plantes. Les parcelles présentent de grandes zones complètement détruites. Les larves de zabres en fin de croissance (de 2 cm de longueur) sont les plus voraces.

 

Une larve très nuisible

Selon les régions et les conditions climatiques de l’année, les zabres adultes apparaissent de mi-mai à la fin du mois de juin. Les adultes ne sont pas nuisibles. Dès l’éclosion des oeufs de juillet à septembre, après 2-3 semaines d’incubation, les jeunes larves se dispersent et partent à la recherche de nourriture : graminées sauvages ou repousses de céréales à paille en attendant la levée des céréales.

A l’automne comme au printemps

L’insecte est plus nuisible sous sa forme larvaire qu’adulte. Les dégâts ont aussi bien lieu à l’automne qu’au printemps, dès la tombée de la nuit.

Le zabre dévore les feuilles entre les nervures, peut cisailler les plantules, et entraîner une disparition complète de la plante. Des parties végétales mastiquées représentent un symptôme caractéristique.

Si vous trouvez des feuilles engagées dans un petit trou creusé dans le sol, nul doute, il s’agit bien de zabre : la larve, qui ne sort de son terrier que la nuit, tire les feuilles dans sa galerie pour les dévorer, bien cachée, pendant la journée.

Cycle

Une seule génération par an

Le zabre des céréales ne présente qu’une seule génération par an. L’adulte apparaît vers mai-juin et commence à pondre. Les larves qui naissent attaquent alors les céréales en novembre, ralentissent leur activité durant l’hiver pour la reprendre de plus belle au printemps. La nymphose a lieu dans le sol en avril-mai et un nouvel adulte apparaît.

Facteurs de risques

La présence de repousses de céréales ou de chaume est favorable à la ponte des zabres de juin à septembre. Mieux vaut de ce fait réaliser un déchaumage dès la moisson et enfouir les repousses. De même, pour réduire les populations, il est conseillé d’éviter les rotations exclusivement céréalières ainsi que le non-labour. Et pour la composition des bandes enherbées, préférez un équilibre graminées/ dicotylédones.