Agriculture et apiculture, associées par nature !
L’apiculture et l’agriculture sont deux activités économiques qui doivent travailler en symbiose à l’échelle du territoire. La très longue liste des fruits, légumes et graines obtenus grâce à la pollinisation des fleurs, témoigne du rôle essentiel des insectes (notamment les abeilles domestiques) dans la production de notre alimentation. En retour, les champs cultivés, les vergers, les couverts, haies et bords de champs sont d’indispensables réservoirs de nourriture et gîte pour les insectes pollinisateurs.
L’apiculture et l’agriculture sont indissociables. 84 % des plantes cultivées en Europe sont pollinisées par les abeilles, et les insectes pollinisateurs, contribuant ainsi à une production agricole en quantité et en qualité.
À titre d’exemple :
- 30 % de la production du colza et près de 90 % de celle de semences hybrides de colza est assurée par les pollinisateurs. Sans eux, les rendements des arbres fruitiers, des fraisiers, courges et tomates diminueraient.
- Sans les pollinisateurs, la fécondation du capitule de tournesol serait incomplète.
En retour, les cultures agricoles offrent une nourriture abondante pour les abeilles, en complément des plantes sauvages. La floraison du colza en avril-mai permet aux apiculteurs de réaliser leur première récolte de miel de printemps. Cette plante se révèle riche en nectar et en pollen. Les couverts d’interculture offrent de la nourriture durant l’automne, avant la période de mise en hivernage des colonies.
Pour le bon développement de la ruche ou des pollinisateurs sauvages, il est important pour eux de trouver dans le territoire des ressources alimentaires tout au long de la saison : un bol alimentaire comprenant du nectar en quantité, du pollen en quantité de diverses origines florales.
Les services économiques rendus par la pollinisation animale sont estimés à 153 milliards d’euros dans le monde (source : Gallai et al. 2009). Cette somme représente 9,5 % de la valeur de la production agricoles mondiale pour ces cultures. Les pollinisateurs maintiennent la biodiversité sauvage et cultivée.
Agriculture et apiculture : impact positif des pollinisateurs sur la quantité et la qualité des récoltes
La pollinisation correspond au transport des grains de pollen produits par les anthères d'une fleur (organe mâle) en direction du stigmate d'une fleur (organe femelle). Ce transport a lieu soit à l'intérieur des fleurs (autopollinisation), soit par pollinisation croisée. Dans ce dernier cas, les vecteurs de pollinisation sont souvent les insectes pollinisateurs : abeilles, guêpes, mouches… Les plantes sont alors qualifiées d’entomogames (féconder par les insectes).
L’abeille peut visiter une multitude de fleurs lors de son activité de butinage
En butinant les fleurs pour prélever le nectar et le pollen, les abeilles assurent la fécondation croisée. Elles prélèvent le pollen sur les étamines. Grâce aux peignes de leurs pattes postérieures. Elles confectionnent des pelotes de pollen qui sont ensuite transportées jusqu’à la ruche. Lors de la visite d’une fleur, des grains de pollen s’échappent et vont féconder le pistil de la fleur. Il s’agit d’une relation d’échange utile entre la fleur et le pollinisateur.
La pollinisation, un service parfois contractualisé
Les agriculteurs producteurs de semences, les arboriculteurs, les maraîchers et les producteurs de grandes cultures sollicitent parfois les apiculteurs dans le cadre d’une prestation de services en pollinisation. Ceci correspond à une location saisonnière de colonies d’abeilles durant la floraison ciblée.
« La pollinisation par les abeilles constitue un service écosystémique fragile à long terme. Pour maintenir la diversité des pollinisateurs dans le paysage, on doit réduire les facteurs de stress liés aux pratiques agricoles. »
Les plantes mellifères, une offre abondante en agriculture
Comment augmenter la productivité des cultures en attirant les pollinisateurs ? La réponse se trouve dans la diversité et l’abondance de l’offre en nourriture. Elle se raisonne à l’échelle d’un territoire avec les agriculteurs. Ils introduisent dans la rotation, des cultures mellifères, des cultures intermédiaires attractives pour les abeilles comme la phacélie et la moutarde. Les bords de champs et les haies constituent aussi des zones de nourriture complémentaires. Le raisonnement doit être global, dans le temps et dans l’espace.
Une liste « référente » de 200 espèces mellifères sauvages et cultivées est disponible pour raisonner le choix des espèces à implanter en fonction de la période de floraison
« Dans le cadre d’une approche territoriale, la règle d’or est de semer des espèces à fort pouvoir mellifère afin de maintenir une alimentation diversifiée pour les pollinisateurs. Il faut aussi prévoir des ressources pour la nidification des pollinisateurs (rôle des haies, talus ...) »
Par extension, les plantes mellifères rassemblent l’ensemble des végétaux visités par les abeilles. Les plantes nectarifères se distinguent car elles fournissent avant tout du nectar. Les plus emblématiques sont l’acacia et la luzerne cultivée. Le noisetier et le coquelicot produisent surtout du pollen. Ils entrent dans la catégorie des plantes pollinifères. Le colza, le pissenlit, le saule rassemblent ces deux critères, nectarifère et pollinifère.
Source Agrifaune