Des chauves-souris répertoriées en bon nombre, dans une ferme grandes cultures, proche de Lyon !
Les chauves-souris ne jouent pas à « chauve-qui-peut » dans les fermes. Bien au contraire. Et même en zone agricole péri-urbaine ! C’est ce que montrent deux études menées par Bayer en 2018-2019, en région lyonnaise.
Bayer et ses partenaires agriculteurs dans leurs fermes de références ont décidé de s’intéresser aux chauves-souris. Pourquoi les chauves-souris ? Pour deux raisons :
- Pour mieux connaitre la biodiversité présentes dans certaines de ces fermes. Car les agriculteurs constatent la présence, discrète, de chauves-souris ;
- Animal nocturne, une chauve-souris se nourrit d’insectes… et donc potentiellement de ravageurs aux champs. Une piste pour la lutte biologique ?
L’inventaire des chauves-souris en secteur des grandes cultures
En 2018 et 2019, Stephane Bonnissol, ingénieur biodiversité chez Bayer, a donc fait appel à un chiroptérologue*, un spécialiste des chiroptères**, c'est à dire des chauves-souris. Objectif ? Tout d’abord, répertorier et qualifier la population de chauves-souris en zone de grandes cultures, dans un milieu péri-urbain. La ferme de référence choisie pour cette étude est celle de Stéphane Peillet, associé de l’EARL des Bruyères et installé à Saint-Priest (69), à deux pas de la métropole de Lyon.
Armé de son micro et d’un logiciel dédié à leur étude, le chiroptérologue* Edouard Ribatto a donc procédé à l’enregistrement puis l’analyse des sons émis par les sonars de ces mammifères. A savoir que ces écoutes permettent non seulement de reconnaitre le type d’espèces de chauves-souris, leur nombre, mais aussi si l’une d’elle passe plusieurs fois devant le micro.
Et dans un deuxième temps, les chauves-souris étant présentes, l’étude a consisté à constater si ces chauves-souris se nourrissent de la pyrale du maïs (lépidoptère papillon ravageur).
- * chiroptérologue : spécialiste des chauves-souris
- **chiroptère : appelés couramment chauves-souris est un ordre de mammifères placentaires comptant près de 1 400 espèces, soit un quart de près de 5000 espèces de mammifères connues. C'est le groupe de mammifères le plus important après celui des rongeurs.
Des chauves-souris présentes, en nombre important
« Voilà de quoi battre en brèche des idées reçues ! », s’esclaffe Edouard Ribatto, l’expert en chauves-souris, plus habitué aux grottes et forêts qu’aux champs aux alentours des villes… Agréablement surpris par des résultats, au final, classiques ; il constate que la structure agro-écologique paysagère de la ferme de référence est adaptée comme habitat pour les chauves-souris.
Stéphane Peillet, l’agriculteur, précise : « j’ai un bois autour de mes parcelles. Et les chauves-souris viennent s’y loger ! » Ce que confirme l’étude. Reste à préciser plusieurs points : que se passe-t-il au centre de la parcelle de maïs ? et surtout, les chauves-souris mangent-elles les pyrales du maïs ? Malheureusement, l’étude de 2019 n’arrive pas à démontrer de corrélation ferme et définitive entre le vol du papillon nuisible aux maïs et le vol des chiroptères*.
L’étude permet cependant d’établir que des chauves-souris sont présentes, et en nombre important, deux années de suite. 16 espèces différentes ont été répertoriées, tout à fait typiques de la région Rhône-Alpes, dont certaines avec un statut rare et menacé.
Une espèce domine largement ce milieu. Il s’agit de la pipistrelle de Kuhl, une espèce dite « de lisière ».
Pour compléter, des nichoirs ont été fixés en hauteur dans le hangar de la ferme pilote pour créer de nouveaux gîtes. « L’idée serait d’analyser les fientes (guano) récupérées sous les nichoirs, afin de connaître précisément le régime alimentaire des chauves-souris », précise le chiroptérologue.
Sensibiliser à la biodiversité, c’est une des missions que s’est fixée Bayer dans l’enjeu d’une agriculture durable. Ainsi, Bayer aide les agriculteurs, à comprendre l’écosystème et à communiquer sur ce sujet. Un panneau de présentation des résultats de cette étude sera planté dans cette ferme afin de la présenter au grand public.
Quels sont les enseignements majeurs ?
- Des pics d’activité de chauves-souris ont été observés certaines nuits en « plein champs » de maïs.
- L’activité de chasse de ces chauves-souris s’y concentre de 21h à 23h, avec l’émergence des insectes.
- Cependant, les proies des chauves-souris étant plus nombreuses et localisées en lisière, l’activité des chauves-souris y est plus importante.
- Une lisière boisée en continu est plus attractive qu’un bosquet d’arbres isolés.
La France compte au total 34 espèces de chauves-souris identifiées, toutes insectivores.
Pour en savoir plus sur les chauves-souris, la Société Française d’Étude et de Protection des Mammifères (SFEPM) proposent des informations claires et concises sur son site Internet.
Professionnel ou particulier, si vous souhaitez participer au suivi de chauves-souris, RV sur « Vigie-chiro »