Le diagnostic environnemental : une démarche pour préserver l'eau des pollutions par les phytos
Pour protéger la ressource en eau de la pollution des phytos, l’identification des facteurs influençant la circulation de l’eau dans le sol est indispensable. Cette étape, préalable à tout aménagement correctif, se raisonne à l’échelle du territoire, de l’exploitation et de la parcelle. L’approche est plus pertinente si elle mobilise tous les acteurs agricoles d’un bassin versant.
Les transferts diffus de produits phytosanitaires d’une parcelle agricole vers une ressource en eau sont régis par des phénomènes physico-chimiques et influencés par l’organisation d’un territoire. Ils dépendent de la structure et de la texture du sol, du paysage, des aménagements sur les parcelles et des pratiques culturales. Les modes de transferts peuvent être par ruissellement de surface (refus d’infiltration et/ou excédent d’eau dans le sol), par infiltration ou par drainage des sols hydromorphes. Selon l’analyse de ces paramètres, un panel de solutions pour protéger la ressource en eau sera à mettre en œuvre.
À chaque territoire, une solution adaptée
Le diagnostic pour évaluer les causes des pollutions diffuses peut s’effectuer à différentes échelles. Aidé par son technicien, chaque agriculteur recueille un nombre de données agronomiques qui permettront d’évaluer les modes de circulation de l’eau en surface et en profondeur. Croisés avec les informations climatiques, ces données permettent aussi d’évaluer les périodes de saturation du sol en eau. La conduite des cultures sur l’exploitation peut alors être revue, notamment la date d’application des produits phytosanitaires afin qu’elle ne coïncide pas avec ces situations à risques.
Agir au niveau de la parcelle
Bien souvent, après un diagnostic, le point d’entrée pour mettre en place des actions correctives est une modification des pratiques de travail du sol au niveau de la parcelle et l’adoption des bonnes pratiques de pulvérisation pour éviter les dérives de produits. Ralentir la vitesse de travail du sol, diminuer le nombre de passages, bien régler son matériel sont autant de leviers immédiatement applicables et économiquement intéressants.
Prendre en compte systématiquement le risque de pollution diffuse à la parcelle incite à faire des choix. Par exemple, si un faux semis est recommandé pour contrôler les adventices résistantes aux herbicides, type vulpin ou ray grass, avant un semis d’automne, il peut laisser un lit de semence très fin, accroissant le risque de battance. Reste à adapter les solutions à la problématique à régler en priorité.
Les risques de ruissellement par refus d’infiltration peuvent intervenir tout au long de l’année, sur tout type de culture. Ils sont liés à la nature du sol, sa profondeur et aux conditions climatiques.
L’approche territoriale : une démarche efficace
L’installation de bandes enherbées en amont ou en rupture de pente, la plantation de haies, le maintien des prairies sont des mesures plus efficaces à condition de s’inscrire dans le cadre d’une approche territoriale. Pour proposer des solutions pertinentes, le diagnostic doit donc être effectué à l’échelle du bassin versant. Les solutions sont spécifiques à chaque milieu et ne peuvent donc pas être transposées à l’identique d’un milieu à un autre.