Parcelles drainées : une phrase SPe2 pour encadrer les applications
Les phrases (SPe2, SPe3, …) figurant sur l’étiquette d’un produit phytosanitaire précisent, entre autres, comment bien l'utiliser pour limiter les risques de transfert vers les milieux aquatiques, et sont attribuées à chaque produit selon ses caractéristiques. Une des phrases SPe2 concerne les conditions d’utilisation en parcelle drainée artificiellement : elle fixe à 45% le taux d’argile en dessous duquel l’application est autorisée. Certains herbicides de la gamme Bayer sont concernés par cette phrase.
Décryptage de la phrase SPe2
La phrase réglementaire SPe2 figurant sur l’étiquette de l’emballage indique les conditions d’utilisation d’un produit phytosanitaire liées aux caractéristiques du sol.
Cette mention a pour objectif de protéger la ressource en eau. Un des libellés de la phrase SPe2 porte sur le risque de transfert lié au drainage en sols artificiellement drainés et est dépendante du type de sol. Dans certains cas, cette phrase peut permettre des applications sur sols artificiellement drainés ayant une teneur en argile inférieure ou égale à 45%.
Certains herbicides de la gamme Bayer peuvent être utilisés sur sols drainés avec des taux d’argile inférieurs à 45%
Où retrouver cette information sur nos fiches produits ?
Elle figure près du pictogramme associé à la mention de danger :
Où trouve-t-on les sols avec un taux supérieur à 45% d’argile ?
De façon générale, les régions les plus concernées se trouvent à l’Est ou au centre de la France. A vérifier localement. On estime à environ 2% la SAU céréale concernée par des sols avec un taux supérieur à 45 % d'argile.
Les parcelles drainées sont-elles toutes concernées ?
De notre point de vue, les parcelles concernées sont les parcelles « artificiellement drainées » à l’aide de drains enterrés, y compris les parcelles partiellement drainées. Les parcelles drainées à l’aide de fossés d’évacuation constituent un cas particulier puisque les fossés sont à l’air libre. De ce fait, nous considérons qu’ils ne sont pas concernés par cette mesure.
Quelle méthode utiliser pour évaluer le taux d’argile ?
Faute de réglementation sur la méthode à utiliser, Bayer préconise de réaliser la mesure par granulométrie avec décarbonatation. Cette pratique, effectuée par un laboratoire spécialisé en analyse de terre, inclut une destruction du calcaire. L’objectif est d’éviter de le comptabiliser avec l’argile, surtout si le taux est important.
Une analyse pour quelle surface ?
L’analyse granulométrique devra être réalisée sur parcelles drainées. Si on s’inspire de la réglementation Nitrates, alors l’analyse sera valable par îlot cultural, avec dans certaines régions une surface maximum de 15 ha. Toute analyse antérieure restera valable avec ou sans décarbonatation. Dans le cas de taux d’argile supérieur à 45%, une nouvelle analyse avec décarbonatation sera conseillée.
Un îlot cultural est constitué d’un regroupement de parcelles entières ou partielles, homogènes du point de vue de l’histoire culturale (précédent et apport de fertilisants) et du type de sol.
Pourquoi le risque de transfert est-il plus important en sol drainé avec un taux d’argile lourd, supérieur à 45 % ?
Les argiles gonflent avec l’humidité puis se rétractent en période de sécheresse. Ces alternances peuvent créer des fissures. Lorsque le sol est saturé en eau, l'eau peut circuler via ces chemins préférentiels et être en contact avec les drains enterrés. La vitesse de circulation est alors très rapide et le temps nécessaire à la dégradation des résidus de produits phytosanitaires devient très court. L’adsorption par le sol est réduite et le risque de transfert des résidus vers les drains est accru.
Les éléments présentés ci-dessus résultent de l’interprétation interne de Bayer. En conséquence, ils doivent être utilisés avec précaution et sont susceptibles d’évoluer. En l’absence de définition réglementaire relative aux produits phytosanitaires, Bayer s’est inspirée des éléments disponibles dans la directive « Nitrates ».
Pour en savoir plus :