Comment protéger la ressource en eau ?
La qualité de l’eau concerne chaque acteur économique, chaque citoyen. L’activité agricole est intimement liée au cycle naturel de l’eau. Protéger la ressource en eau constitue l’un des fondements de l’agriculture durable. Pour répondre à ce défi, le partage des connaissances et la diffusion des bonnes pratiques sont essentiels. L’eau, la terre, la flore, la faune constituent un système écologique cohérent au sein d’un bassin versant. Protéger la ressource en eau, c’est avant tout respecter cet équilibre.
Le bassin versant est un territoire géographique bien défini : il correspond à l’ensemble de la surface recevant les eaux qui circulent naturellement vers un même cours d’eau ou vers une même nappe d’eau souterraine. (source Onema)
Comprendre pour agir, afin de protéger la ressource en eau
Il est important de comprendre le chemin de l’eau, le rôle joué par les caractéristiques pédo-climatiques pour identifier les enjeux et les risques liés à l’application des produits phyto sur la parcelle.
Les modes de transfert diffus des produits phytos, vers la ressource en eau, dépendent des interactions entre substances et milieu, liées aux caractéristiques des substances actives et des conditions d’utilisation des produits.
Protéger la ressource en eau, c’est aussi limiter les pollutions ponctuelles dues à des accidents de manipulation ou à des mauvaises pratiques avant, pendant et après les traitements. Selon les enquêtes du projet TOPPS de l’ECPA, les pollutions ponctuelles seraient responsables de plus de la moitié des contaminations de l’eau.
*Source : Université de la Hesse Allemagne - 2006
Les premières mesures sont au champ
Afin de limiter ces risques de transfert, les premières mesures de gestion sont au champ tout au long du cycle de la culture, spécifiques à la parcelle et adaptées au contexte territorial. Ces leviers agronomiques s’appliquent à différents niveaux :
- La gestion du travail du sol
- Les pratiques culturales
- Zones tampons végétalisées
- Structures de rétention
La Directive cadre européenne sur l’eau (DCE) ainsi que les lois et dispositifs nationaux (Loi sur l’eau, Grenelle de l’environnement, Ecophyto, …) établissent un cadre réglementaire pour la préservation des milieux aquatiques sur le territoire français. De plus, les arrêtés du 4 mai 2017 et du 27 décembre 2019 prévoient des dispositions encadrant la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et leurs adjuvants visés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime.
Protéger c’est aussi avoir des produits évalués
Un produit phytosanitaire est autorisé sur le marché s’il est évalué comme sûr pour l’Homme et pour l’Environnement, dans le respect des conditions d’emploi et des bonnes pratiques, reportées sur l’étiquette. L’homologation avec l’évaluation du risque ne peut garantir que des résidus n’atteindront pas le milieu aquatique en toutes circonstances. Une gestion du risque indispensable est pour atteindre les objectifs de qualité de l’eau.
Pour répondre à ces enjeux, le contexte réglementaire évolue fréquemment afin de renforcer la protection des points d’eau et de leur biodiversité.
Une mesure pour chaque risque
Les mesures d’atténuation du risque pour l’environnement sont attribuées à chaque produit selon ses caractéristiques, et figurent dans les conditions d’emploi et de restriction (phrases « SPe »).
Avant toute utilisation, il convient de prendre en compte ces conditions d’emploi en fonction des caractéristiques de la parcelle (en bordure d’un point d’eau, drainée ou pas, …), du type de sol, de la météo, et la période.
En résumé
L’origine de la contamination des milieux aquatiques et les mécanismes mis en jeu sont complexes.
L’adaptation des pratiques agronomiques et l’aménagement du parcellaire deviennent indispensables à tous niveaux avec :
- Raisonnement à l’échelle du territoire : parcelle, exploitation, bassin versant,
- Solutions adaptées au territoire et aux filières locales.
La gestion des pollutions ponctuelles est #une-priorité.