Le biocontrôle, c'est aussi un travail d'équipe !
Pour ce nouvel épisode du Mag du Biocontrôle direction Saint-Geniès-des-Mourgues où un viticulteur partage ses expériences pour diminuer les indices de fréquence de traitement. En biocontrôle aussi, l'union fait la force !
Pour ce nouvel épisode du Mag du biocontrôle, nous sommes allés à la rencontre de Rémi Dumas, viticulteur à Saint-Geniès-des-Mourgues, dans l’Hérault, qui met progressivement en place des solutions qui lui permettent de diminuer son Indice de fréquence de traitement.
Le territoire sur lequel sont implantées les parcelles de Rémi Dumas n’est pas épargné par les maladies et les ravageurs : ver de la grappe, cicadelle de la flavescence dorée, forte pression oïdium… Mais comment diminuer la pression sans augmenter les traitements ? Le viticulteur a trouvé la réponse en misant sur le collectif. En 2015, il crée avec une quinzaine d’agriculteurs du secteur Est de Montpellier un réseau de fermes DEPHY : « Nous mettons en commun nos pratiques, on échange beaucoup. Le but de ce réseau est de réduire l’usage des produits phytosanitaires et notamment des herbicides. » Chaque viticulteur du réseau est invité à mettre en place des essais de biocontrôle, à son rythme, puis à partager les résultats avec les autres viticulteurs du réseau. Chacun faisant le choix ensuite, de suivre ou non les mêmes expérimentations.
« À terme, j’ai pu baisser mon Indice de fréquence de traitement, donc mon utilisation d’herbicides ». Comment ? Notamment par la mise en place d’un désherbage uniquement au niveau des pieds des vignes, sans toucher à l’inter-rang. Et pour 2021, le viticulteur expérimente un nouveau moyen de lutte contre les ravageurs de la vigne – notamment de le ver de la grappe, via la confusion sexuelle : une méthode qui vise à perturber l'activité sexuelle des ravageurs et diminuer ainsi les populations. « Sur ces parcelles, il y a beaucoup de pression, j’étais obligé de faire jusqu’à 3 passages par an. L’idée est de passer à un passage cette année. Et j’espère à terme ne plus avoir à passer d’insecticide. »
Des efforts qui portent leurs fruits puisque les 40 ha de vignes de Rémi Dumas sont désormais conduits en Haute Valeur Environnementale.