LE MAG DU BIOCONTRÔLE – ÉPISODE 10 : Comment agissent les bactéries pour protéger nos cultures ?
Les bactéries vous veulent parfois du bien. Enfin, plutôt à vos cultures. Parmi les micro-organismes utilisés comme agent de biocontrôle, ce sont les bactéries qui offrent le plus de potentiel. On vous explique pourquoi dans ce nouvel épisode du Mag du Biocontrôle.
Bien que parfois considérés comme moins efficaces que les traitements chimiques, les produits de biocontrôle à base de micro-organismes présentent des atouts majeurs pour une application dans une stratégie de protection intégrée. Les champignons vont venir agir comme agent parasite en contact direct avec le ravageur. Quant aux virus, ils peuvent eux se multiplier dans les cellules du système digestif des larves.
Mais ce sont les bactéries qui, à l'image de Bacillus thurigiensis, sont aujourd'hui le plus utilisé. Nous sommes allés à la rencontre de Marie-Pascale Latorse, chercheuse en phytopathologie du département biologie Bayer, pour mieux comprendre leur mode d’action et leur mode d’application.
« Une bactérie est capable de sécréter des tas de composés avec différents types de propriétés. Une bactérie peut agir en sécrétant notamment des lipopeptides, qui sont des lipides qui vont s’insérer dans la membrane du champignon. Les lipopeptides vont faire des "petits trous", créer une fuite et une hémorragie du contenu cellulaire du champignon. Ce qui va conduire à sa mort. »
L’effet de la bactérie sur sa cible va dépendre de comment est appliqué le produit ou la bouillie. « Si la bouille est appliquée au niveau du sol, la bactérie va se retrouver dans son milieu et va donc pouvoir se multiplier et produire des barrières physiques, voire même stimuler tout un système immunitaire chez la plante. »
Les bactéries ont également la particularité de contribuer à une meilleure assimilation des nutriments minéraux par la plante. Ce rôle de biostimulant agit sur la croissance et, dans certain cas, peut avoir un impact direct sur le rendement et la qualité de la récolte.
