LE MAG DU BIOCONTRÔLE - ÉPISODE 20 : Il y a 2000 ans, le biocontrôle existait déjà !
Effet de mode, solution miracle, solution naturelle, le biocontrôle, plus que jamais, fait parler de lui en matière de renouvellement de pratiques de lutte contre les maladies en grandes cultures. Face au défi de la réduction des produits phytosanitaires, le monde agricole réfléchit constamment aux solutions de demain. Pour autant, les réponses se trouvent parfois dans notre passé. En effet, au Mag, nous avons pu constater que le biocontrôle existait depuis près de 2000 ans. Rencontre avec Jean-Louis Bernard, de l’Académie d’Agriculture de France, pour une rétrospective historique des solutions naturelles.
Et si vous on disait que le biocontrôle a plus de 2000 ans ? Surprenant, n’est-ce pas ? Pourtant, nos ancêtres redoublaient déjà d’ingéniosité dans la protection des cultures. Le Mag du Biocontrôle est allé à la rencontre de Jean-Louis Bernard, membre de l’Académie d’Agriculture de France, pour un petit tour d’horizon des périodes phares qui ont ponctué l’histoire du biocontrôle.
Des origines anciennes
Il faut remonter à la Chine antique pour trouver des premières traces de biocontrôle. Les chinois utilisaient en effet des espèces bien particulières de fourmis pour lutter contre les ravageurs des agrumes. Dans les vergers, c’est tout un réseau de tige de bambous qui était installé pour prélever efficacement les larves de cochenilles.
Des améliorations à la Belle Époque
La fin du 19ème siècle a été ponctué par des avancées liées à la mondialisation des échanges. Que ce soit grâce à des espèces de maïs hydrides par la maison Vilmorin ou bien par l’importation de nouvelles espèces de prédateurs venus des quatres coins de la planète, le biocontrôle a progressé grâce à l’ouverture au monde de l’agriculture.
En 1888, l’importation de rodolia cardinalis d’Australie en Californie a permis de sauver les vergers de l’attaque des cochenilles d’Océanie. Un moyen de lutte efficace dans un milieu complètement contrôlé.
Les années 70, l’avènement d’un produit phare : le bacillus thuringiensis
Faire du biocontrôle, cela n’a pas été une mince affaire. Prenons l’exemple du bacillus thuringiensis. Développée par une firme américaine en 1970, la première formulation opérationnelle de cette bactérie a été mise au point 70 ans après sa découverte. Espérons donc que les progrès scientifiques permettront de trouver des solutions innovantes et naturelles dans des laps de temps plus réduits.