Idée reçue n° 3 : « Consommer des aliments contenant des résidus, c’est dangereux ! »
La présence de résidus de produits phytos dans les aliments est évaluée, réglementée et contrôlée. La réglementation appliquée, comportant d’importantes marges de sécurité, garantit la santé du consommateur.
Avant tout, quelques notions à retenir sur les résidus de produits phytos dans cette vidéo :
Les substances actives contenues dans les produits phytos sont soumises à des normes très strictes en matière de quantité de résidus à ne pas dépasser dans les aliments. L’objectif premier est de préserver la santé des consommateurs en s’assurant du respect des bonnes pratiques agricoles. Le risque étudié avant la mise en marché d’un produit prend en compte le danger lié à la toxicité intrinsèque de la substance active et l’exposition potentielle du consommateur à cette dernière.
« De nombreux facteurs de sécurité sont pris en compte tout au long de l’évaluation pour garantir la sécurité du consommateur. »
Comment est évaluée la dangerosité intrinsèque d’une molécule ?
Par des études toxicologiques :
Des études de toxicologie des molécules permettent de déterminer la DSENO, Dose Sans Effet Nocif Observable (ie : dose la plus élevée sans effet toxique observé) à 2 niveaux : chronique et aigu.
Un facteur de sécurité de 100 (ou plus) est appliqué aux DSENO chronique et aiguë pour obtenir respectivement la DJA (Dose Journalière Admissible) et l’ARfD (Dose de Référence Aiguë).
La DJA est utilisée pour évaluer le risque chronique : elle correspond à la quantité maximale d’une substance qui peut être ingérée quotidiennement, tout au long de la vie d’une personne, sans risque pour la santé du consommateur.
L’ARfD est utilisée pour évaluer le risque aigu : elle correspond à la quantité maximale de substance active qui peut être ingérée par le consommateur pendant une courte période (24 h) sans effet pour sa santé.
Comment est évaluée l’exposition potentielle du consommateur aux substances actives ?
Par des études sur les résidus
Des études en laboratoire sont réalisées afin d’identifier les métabolites des substances actives, c’est-à-dire leurs produits de dégradation sur les cultures. Une fois connue la nature des résidus, il est possible de développer et valider des méthodes d’analyse qui permettront de les mesurer.
Des études au champ, effectuées avec les produits formulés, dans le respect des bonnes pratiques agricoles, permettent de déterminer les niveaux de résidus dans les cultures traitées. Le nombre d’essais requis dépend de la culture et de la zone géographique où l’usage est revendiqué. L’exposition du consommateur est estimée en tenant compte de l’ensemble des essais effectués selon l’usage considéré :
- Pour le risque chronique, sur la base du résidu médian.
- Pour le risque aigu, sur la base du résidu le plus élevé.
Toutes les études résidus sont effectuées selon les BPL (Bonnes pratiques de laboratoire).
Par un modèle de calcul sécurisant au maximum le consommateur
Ce modèle est basé sur :
Des hypothèses maximalistes concernant la teneur en résidus :
- 100 % des cultures pour lesquelles la substance est autorisée sont supposées avoir été traitées, et ce en fonction de l’usage le plus pénalisant (nombre maximal de traitements, dose maximale, délai avant récolte le plus court) ;
- Une denrée brute consommée sans nettoyage, sans épluchage, sans cuisson ; exception faite des denrées qui sont toujours préparées avant d’être consommées pour lesquelles il est possible de tenir compte des pertes lors de la préparation.
Des régimes alimentaires variés dont certains correspondent à des consommations élevées, par exemple : 1,3 kg de nourriture ingérée par personne et par jour, tous les jours de sa vie, dont plus de 400 g de fruits, plus de 250 g de légumes, 250 g de céréales, plus de 300 g de viande.
Comment est garantie la surveillance post-homologation ?
Les LMR, Limites Maximales de Résidus, exprimées en milligramme de matière active par kilogramme d’aliment, sont les niveaux supérieurs de concentration de résidus de produits de protection des plantes autorisés dans les aliments. Elles sont le seuil réglementaire pour la surveillance des denrées alimentaires présentes sur nos étals.