Les signes de qualité des EPI
Une fois le niveau de risque identifié, le choix de l'équipement de protection individuelle (EPI) se fait sur la base de signes de qualité : normes, sigles, niveau de protection, etc. Voici les repères indispensables pour un achat en toute sécurité.
Pour choisir la bonne protection, se référer aux recommandations et pictogrammes de l’étiquette du produit.
Les EPI se composent en général de gants imperméables, d’une combinaison, de lunettes de protection, de masque à cartouche filtrante et de bottes.
L’ensemble de ces éléments doit être entretenu et rangé dans un lieu spécial en dehors du local de stockage des produits phytosanitaires et à l’abri de la lumière. Les EPI neufs doivent être rangés à part de ceux en cours d’utilisation. Avant tout usage d’EPI, vérifiez l’étanchéité, l’état d’usure, etc. Les EPI réutilisables doivent être entretenues selon les Bonnes Pratiques en vigueur.
Les gants
Les mains sont de loin la partie du corps la plus exposée aux risques : 60 à 80 % de l’exposition totale trouve son origine via les mains, et lors de la préparation de la bouillie, c’est 95 % ! Quelque soit l’opération effectuée, les gants sont donc indispensables.
Deux types de gants existent :
- les jetables qui ne peuvent servir qu’ à des tâches nécessitant de la précision comme le débouchage de buses ou le contact avec les cultures traitées
- les réutilisables qui sont à privilégier pour l’ensemble des tâches nécessitant une protection.
Quoiqu’il en soit, les gants achetés pour l’utilisation de produits phytosanitaires doivent être de catégorie 3, en nitrile ou en fluoro-élastomère (exemple : VITON®). Leur conformité aux normes EN 374, EN 388 et EN 420 est indispensable, tout comme la présence des trois pictogrammes : risques chimiques, mécaniques et microbiologiques. Enfin, il est important de bien vérifier que le sigle CE apparait, précédé du numéro d’agrément.
Gants jetables
- Sécurité chimique de base
- Gants fins <0.3mm : réservés à quelques tâches (débouchage buses, contact avec cultures traitées)
Gants à usage multiple
- Sécurité chimique maximum
- Epaisseur minimum 0,3 mm
- Longueur minimale de 35 cm
La combinaison
Tout comme les gants, les vêtements à usage unique se distinguent des combinaisons à usages répétés par la dénomination « usage court » ou « durée de vie limitée ».
Six types de vêtements normalisés existent, selon s’ils sont étanches ou non au gaz, aux liquides en exposition continu, aux brouillards (résistant à la pénétration de liquides, chimiques pulvérisés) ou aux produits sous forme solide.
Pour une protection classique contre la majorité des produits phytosanitaires, le choix se porte sur une combinaison de catégorie 3 (exemple : TYVEK® type Classic Plus) et de types 4,5 ou 6.
Pour une protection maximum, contre les produits à toxicité aiguë de catégorie 1, 2 ou 3, ainsi que pour les pulvérisations à projections intenses, préférez une catégorie 3, type 3 (exemple : TYCHEM, étanche aux liquides).
En 2017, la norme EN ISO 27 065 : 2017, a été publiée. Elle concerne la normalisation des EPI vestimentaires pour les opérateurs, appliquant des produits phytosanitaires et les travailleurs en ré-entrée. Elle définit trois niveaux de protection : C1/C2/C3 ; C3 étant le niveau de protection maximum.
Parmi ces EPI vestimentaires, il est possible de trouver des ensembles "veste/pantalon" ou combinaisons de niveau C1/C2, utilisables pendant la manipulation des produits phytosanitaires, avec un tablier C3, pour certaines phases (remplissage et nettoyage du pulvérisateur). Enfin, certains de ces modèles sont adaptés pour les travailleurs en ré-entrée.
Masques et filtres
En fonction des cultures, deux types de masques peuvent être choisis.
Le masque à ventilation libre (ou demi-masque), léger et facile à porter, est conseillé pour les grandes cultures à condition d’avoir les lunettes adaptées.
Le masque complet assure une protection intégrale du visage, est quant à lui recommandé pour les traitements des cultures hautes, notamment pour les traitements avec atomiseur ou sur tracteur non équipé de cabine. Dans ce cas, les appareils à ventilation assistée procureront plus de confort.
Quoi qu’il en soit, le masque de protection totale doit porter le signe CE et répondre aux normesEN 166 (concerne les lunettes et masques faciaux uniquement), EN 141 et EN 143.
Le Demi-masque doit lui répondre aux normes EN 141, EN 143 et EN 405.
Pour les filtres, choisir la cartouche A2P3 et la changer après 20h d’utilisation, 6 mois après ouverture, dès présence d’une odeur suspecte ou dès l’effort à la prise d’air.
Lunettes, bottes et écran facial
Les lunettes de protection doivent mentionner le sigle CE avec respect de la norme EN 166 et répondre aux sigles 3 (protection contre les projections liquides et les gouttelettes) et 4 (protection contre les grosses particules de poussières ou produits sous forme de poudre).
Le système Antibuée (marqué AB) est fortement recommandé.
Pour les bottes, le respect des normes CE EN 20 345, contre le risque mécanique, et CE EN 13 832 contre le risque chimique est indispensable. Les sigles CE S5 et P5 attestent de l’aptitude des bottes à protéger des produits phytosanitaires.
Concernant, la matière, le caoutchouc-Nitrile® est fortement recommandé (cuir et toile à proscrire).
Enfin, l’écran facial doit répondre au sigle CE et à la norme En 166 « sigle » 3. Il est très pratique pour la phase de préparation et de nettoyage du matériel.
Tablier
Lors de la phase de préparation, le produit est non-dilué, donc concentré. Il est recommandé de prendre toutes les précautions, se considérer comme en tenue du dimanche.
De même, il est recommandé mais pas obligatoire d’utiliser un tablier de catégorie III et de type pb3 (partial body).